Depuis le 1er janvier 2020, un nouveau mode de calcul de l’étiquette-énergie des voitures de tourisme a été introduit. Les modifications principales sont :
- Passage de la procédure d’essai NCEC (nouveau cycle européen de conduite) à la procédure d’essai WLTP (Worldwide Harmonized Light-Duty Vehicles Test Procedures). Avec cette nouvelle méthode on obtient des résultats d’émission de CO2 plus élevés qu’auparavant. Pour tenir compte de cette différence de calcul la valeur cible de 95 g/km est augmentée de 21% et s’établit dorénavant à 115 g/km.
- La prise en compte du poids du véhicule à vide pour l’attribution de la note (A à E) est supprimée. Auparavant une grande partie du poids des véhicules était « décompté » dans le calcul pour que dans toutes les catégories on trouve des modèles A ou B. Le calcul de l’efficacité énergétique se fondera dès lors uniquement sur la consommation en litres par kilomètre et ne sera plus pondérée en fonction du poids du véhicule.
- D’autres changements vont renforcer la visibilité de l’étiquette-énergie dans la publicité et les canaux de vente.
Infos sur le site de la Confédération
L’importance du poids du véhicule
Quel que soit l’énergie de propulsion, le poids du véhicule est prépondérant dans sa consommation. En effet, pour déplacer 1.6 personnes (moyenne des passagers en Suisse) nous utilisons des engins pesant en moyenne 1,5 tonnes! C’est donc bien le poids de la voiture à vide et non son chargement qui influe le plus sur sa consommation.
Du fait notamment des normes de sécurité toujours plus sévères, le poids des voitures a augmenté de 60% depuis les années 60 (+300kg depuis 1990), ce qui va à l’encontre des objectifs environnementaux. Pourtant, une diminution d’environ 20% le poids des voitures (250kg) permettrait des baisses d’émissions d’environ 20 gr de CO2. (article du point (2013))
Fichier : Trois projets pour alléger de 20 % le poids des voitures _ Automobile.pdf
A l’heure des SUV, 4X4 et autres monstres de la route, on peut s’interroger sur la contradiction d’une industrie qui déploie de grands efforts pour proposer des propulsions alternatives tout en alourdissant constamment ces mêmes véhicules ce qui, annule en grande partie les progrès réalisés.
La suppression de la pondération par le poids des véhicules dans la nouvelle étiquette-énergie est donc une bonne nouvelle mais sera-t-elle suffisante pour inciter les utilisateurs à opter pour des véhicules plus légers et plus sobres ? Pour pousser les constructeurs à faire plus d’efforts en la matière, des limites de poids ne devraient-elles pas être imposées ? Une taxe incitative sur les voitures les plus lourdes ne devrait-elle pas être introduite pour pousser les consommateurs à modifier leurs choix?