Dans le domaine de l’énergie rien n’est simple.
Bien entendu, le développement des énergies renouvelables se justifie pleinement et représente avec l’efficacité énergétique et les changements de comportements l’un des leviers les plus puissants permettant de lutter contre le réchauffement climatique.
Mais les énergies renouvelables peuvent aussi avoir des impacts sur l’environnement. Par exemple, un barrage a un impact non négligeable sur le paysage et sur les milieux aquatiques, dans le cas du chauffage au bois, celui-ci n’émet pas que du Co2 qui est régénéré dans un cycle mais également des particules fines polluantes, et toute technologie nécessite de l’énergie (grise) pour être mise en place.
Les opposants aux changements sont les premiers à utiliser ces arguments pour freiner tout développement des énergies renouvelables. La seule façon de résoudre ces contradictions est de ne pas les nier mais d’évaluer les avantages et défauts de chaque technologie pour aboutir à un choix rationnel.
Cette question se pose de manière particulièrement claire dans les débats sur l’énergie éolienne. Un article du journal 24heurs de début janvier fait le point sur le développement de l’énergie éolienne en Suisse. Le bilan est contrasté, certains projets ont été refusés par le vote des habitants, d’autres progressent et se réaliseront. Ce qui ressort de l’article c’est que les fronts se durcissent entre opposants et défenseurs. Mais ces différents cas permettent aussi petit à petit de créer une sorte de « jurisprudence » permettant d’écarter les arguments à la limite de l’irrationnel ou de l’honnêteté brandis par certains opposants. Par exemple, si l’impact sur les oiseaux ne peut pas être nié, il s’agit aujourd’hui de l’estimer précisément pour répondre aux chiffres fantaisistes des opposants. A Soleure, des oppositions d’habitants situés à 2,3 km qui craignaient des infrasons, la pollution des eaux et les accidents des éoliennes ont été déboutés.
Il est peu probable qu’un camp puisse convainque l’autre, mais au moins la population pourra choisir en toute connaissance de cause sans entrer dans une irrationalité entretenue sciemment par certains. De plus, des exemples de réalisations concrètes permettront d’apporter un retour sur la réalité vécue des impacts en Suisse et non plus des exemples sélectionnés à l’étranger en fonction de leur capacité à soutenir une thèse plutôt qu’une autre. C’est ce processus de clarification qui est en marche et qui permettra, à n’en pas douter, un développement plus apaisé de l’énergie éolienne en Suisse.